Blaise Cendrars
Paris, Au Sans Pareil, 1919.
In-8º de 32 ff. n. ch. Broché, couverture illustrée d’éditeur.
’exemplaire de Louise Faure-Favier: femme de toutes les audaces.
En 1906, avec son époux Jean Ernest-Charles, ils fondent la revue Le Censeur Politique et Littéraire où Louise Faure-Favier (1870-1961) donne ses premiers articles. Après leur séparation, elle rencontre et devient l’intime du poète Guillaume Apollinaire et de Marie Laurencin, puis encore d’André Billy, d’Erik Satie, de Picasso, de Cocteau… Elle collabore à de nombreuses revues et journaux et s’illustre aussi bien dans des articles consacrés à l’art ou à la vie quotidienne, la condition féminine… Son salon de l’île Saint-Louis, au 45 quai de Bourbon, est très prisé: elle y reçoit pendant la Grande Guerre, nombre de littérateurs, de musiciens et de peintres. Elle commence à publier des contes, des romans et des poèmes. La disparition d’Apollinaire en 1918, met fin à un projet qui devait réunir, pour un ballet autour d’un conte qu’elle avait dédié à Satie, le poète et le musicien. En 1920, un de ses textes, intitulé Dada, revendique pour elle un esprit dadaïste avant la lettre ! Elle est encore une des pionnières de l’aviation (recordwoman d’altitude) qui lui inspire des textes, des guides, des romans (la belle aventure du Goliath, Les Chevaliers de l’air, Guide des voyages aériens). Elle est l’amie de bien des aviateurs célèbres, donne le premier reportage aérien de TSF et participe à nombre de conférences.
Par son roman Blanche et Noir, publié en 1928, elle combat pour la liberté des femmes, l’égalité des races. Ne déclare-t-elle pas :«je donne rendez-vous dans dix ans aux négrophobes d’aujourd’hui. Et je leur dis, en attendant, que leur négrophobie est anti-humanitaire, antisociale, et par surcroît anti-française, lorsqu’elle vise les noirs des colonies, citoyens français comme nous». Louise devient dans les années 30 conservatrice
du Domaine de l’Abbaye de Port-Royal-des Champs ; elle fait de nombreuses recherches sur Racine. Elle est inhumée à Saint-Lambert dans l’ombre de Racine. Mais auparavant, elle aura publié chez Grasset, Souvenirs sur Apollinaire qu’il serait urgent de nous redonner, un article Guillaume Apollinaire et la musique et enfin trois volumes de poèmes : Notre île Saint-Louis, Visages de la Seine, De mes fenêtre sur la Seine, illustrés respectivement par Jacques Ferrand, Marie Laurencin et Chériane Fargue, sa fille. (D’après Jean Alain Joubert, mars 2007).