Art & Métiers du Livre
Louise Bescond et la reliure
Esthétique, audace et liberté
par Louise-Mirabelle Biheng-Martinon
À l’occasion de sa première exposition personnelle chez Nicaise, Louise Bescond fait l’objet d’un beau portrait dans la revue Art & Métiers du Livre. Extrait:
«Dans le catalogue, aujourd’hui épuisé, édité pour l’occasion par la librairie Nicaise, Marie Minssieux-Chamonard, conservateur à la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale de France, faisait à Louise le bel honneur d’un texte introductif. Elle y esquisse une habile description des premiers décors: Louise Bescond chercha à maîtriser l’érosion du cuir, à le défigurer, à le maltraiter. Elle eut alors l’idée, avec la complicité d’un ami graveur à La Cambre, d’appliquer sur du veau à tannage végétal une plaque de zinc gravée à l’eau-forte et à l’aquatinte, une plaque dont l’originalité est qu’elle est très profondément mordue à l’acide – plus qu’il n’est d’ordinaire admis lorsqu’on pratique la gravure. Toutes ses premières reliures sont ainsi exclusivement des veaux estampés selon ce procédé, souvent monochromes, aux couleurs sourdes, noir, gris, brun, mastic, à l’ombre mouvante, au relief inégal, au touché grenu et accidenté. Un tableau somptueux, d’une sobriété et d’une élégance extrêmes, évoquant tour à tour la corrosion des sculptures de Richard Serra, la rugosité des compositions de Dubuffet ou de Tapies, et qu’on est prié de « toucher », selon la fameuse injonction de Marcel Duchamp de 1947.»
Art & Métiers du Livre
n°299 novembre-décembre 2013, p. 52-61
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Aesthetics, daring and freedom
On the occasion of her first solo exhibition at Nicaise, Louise Bescond is the subject of a beautiful portrait in the magazine Art & Métiers du Livre. Extract:
« In the catalog, now exhausted, published for the occasion by Nicaise, Marie-Minssieux Chamonard, curator of the Rare Books Reserve of the National Library of France, signed a great chapeau. She outlines a clever description of her first bindings: Louise Bescond sought to control erosion of leather, disfigure, to mistreat him. She had the idea, with the complicity of a friend engraver at La Cambre, to apply on vegetable tanned calf a zinc plate engraved etching and aquatint, a plate whose originality is that it is deeply bitten with acid – more than is usually admitted to practice in engraving. All her first bindings are calves stamped by this process, often monochrome, with muted colors, black, gray, brown, putty, the moving shadow, the uneven relief, grainy and rough to the touch. A sumptuous set, with sobriety and an extreme elegance, evoking in turn corrosion sculptures by Richard Serra, the roughness of the compositions of Dubuffet and Tapies, and we are asked to « touch », according to Marcel Duchamp’s famous injunction of 1947. «
Art & Métiers du Livre
No. 299 November-December 2013, p. 52-61
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